UNE JOURNÉE À BARGEMON, CE TRÉSOR INCONNU
Dans le cadre des actions du CAP Jeunesse
« Prendre le temps de discerner le sens de sa vie sous le regard de Dieu »
Quand j’ai répondu à l’appel de Magali, qui me proposait de découvrir le sanctuaire de Bargemon dans le cadre du projet pastoral, je ne me doutais pas de la dimension que cela prendrait auprès de nos jeunes cette année.
Nous avons rencontré les pères Philippe-Marie et Stéphanio au mois de Novembre. Il s’agissait de construire un programme adapté, pour faire découvrir la vie et les richesses de ce sanctuaire à nos lycéens. Date fut fixée au printemps pour découvrir les œuvres et les acteurs de ce lieu que je ne percevais que théoriquement. Il me semblait alors loin et rendu incertain par le contexte, le temps de notre venue.
Pourtant dès mon retour, je « rabattais les oreilles » à chacun de ce projet qui était devenu pour moi une mission.
La première date fût annulée, parce que Bargemon est à « plus de 10 km » de la Seyne sur mer… c’est même au bout de notre monde !
Alors, avec la conviction qu’il fallait que cela se réalise, j’ai demandé à Stéphanio une autre date pour ne pas abdiquer dans cette période restrictive. J’étais désormais portée par l’enthousiasme des nombreux candidats pour l’aventure, jeunes comme adultes.
Le 18 mai, nous partions avec un bus rempli de lycéens, dont certains qui n’étaient pas sur nos listes, mais qui ont tenté leur chance car ils n’avaient pas cours. Ce départ avait un agréable petit goût de désorganisation et de liberté.
A leur arrivée, le projet de la Sainte Vierge allait être dévoilé aux jeunes de Sainte Marie. D’abord ce fût le temps du film, peut-être un peu long après un voyage en car, mais tellement bien monté et tellement prenant.
Et puis, vint le temps de la rencontre avec les franciscains, curieux ovnis en bure marron. Ces jeunes frères témoignent à d’autres jeunes, leur bonheur dans l’amour de Dieu et leur confiance dans l’évangile, socle inébranlable même quand les temps changent. Des jeunes parlent à des jeunes et la glace très vite rompue, laisse place aux blagues et aux rires.
Quant à nos frères chrétiens chassés d’Irak, ils ne laissent personne indifférent et sont encore le sujet de toutes les conversations aujourd’hui. Ils parlent la langue du Christ ! L’araméen, grâce à cette rencontre, est passée du statut de langue morte à celui de langue (sur)vivante. « Ce n’est pas comme le latin madame ! » Les sentiments se bousculent alors chez les jeunes, la tristesse pour leur exil forcé, l’effroi devant la cruauté des hommes en guerre, le réconfort de les savoir en sécurité et confiants en l’avenir.
« La rencontre avec les personnes qui ont reçu une grâce de guérison était aussi très enrichissante, J’ai beaucoup appris de leur vie, de leurs épreuves et bien qu’ils aient vécu des choses horribles, pas une seule fois, ils ne se sont plaints. Ils avaient confiance et nous ont dit de profiter de chaque moment », écrit Laura à son retour.
Loan ajoute, « J’ai vraiment beaucoup aimé cette journée, vraiment très enrichissante, tout m’a vraiment plu, mais la messe plus particulièrement ! »
Nous nous sommes quittés après avoir passé plusieurs heures qui ont paru plusieurs minutes, beau moment de communion partagée entre tous les acteurs de cette journée.
La maman de Camille ajoute « Je laisse à Camille le soin de vous répondre, pour ma part j’ai retrouvé une adolescente heureuse, sortie de sa vie confinée »
Charlotte conclut les retours : « Je me suis sentie protégée et j’ai passé un moment agréable avec le groupe ! Et en plus j’ai réalisé que j’aimerai aller plus souvent à l’église ! »
Notre Dame de Bargemon a donc bien œuvré ce mardi-là du mois de mai…
Marie-Christine Jolivet, Chef d’établissement Ste Marie, La Seyne.